Illustrations et notes sur l'histoire de la vallée ... de deux villages ... avec des cartes postales, des cartes anciennes, des peintures, et avec un petit résumé de l'histoire de la vallée, des villages de Saint-Lambert et Milon, des Sites classés Monuments Historiques et Paysager.
Publié par l'aavre
La VALLEE du RHODON ...
La vallée du Rhodon tire aujourd'hui son nom
de la rivière qui la traverse, le Rhodon.
Mais ce fût avant tout,
pour Louis Couturier
(habitant du quartier du Rhodon à Saint-Rémy)
" Vallée de Dames et dames de la vallée "
" Les Illustres et Révérendes* Dames, abbesses de Port-Royal, les Supérieures de la Royale Maison de Saint-Louis et des personnalités du siècle passé ont tellement marqué la vallée et ses alentours, qu'on est fondé de la considérer
comme une Vallée des Dames "
* Titre porté au cours de l'ancien régime
Pendant six siècles, de 1204 à 1791, une cinquantaine d'abbesses ont contribué - comme Seigneurs et propriétaires - à façonner le temporel de Port-Royal, de sa Grande et Petite couronne, à tirer partie de ce "désert affreux".
Elles ont suivi de près la mise en valeur des fermes, les granges (la ferme de Port-Royal, celles de Vaumurier et de Champgarnier) ainsi que des bois et les trois moulins à eau faisant farine (Port-Royal - Germainville et Fauveau).
La Vallée des dames doit aussi beaucoup aux "Messieurs", les nobles qui y ont dérogé en travaillant, à commencer par Robert Arnaud d'Andilly (1589 - 1674) avocat au parlement de Paris, puis conseiller d'État, qui s'est retiré à Port-Royal en 1664. Devenu "l'illustre père de tous les les honnêtes jardiniers" selon Jean-Baptiste de La Quintinie (1626-1688) était un avocat devenu jardinier et agronome français, célèbre pour avoir créé le Potager du Roi à Versailles.
Aux riches bourgeois qui y ont prérénnisé les baux d'ancien régime et aux hommes de peine qui ont travaillé pour eux.
Hommage aux "Sabotiers* de Port-Royal" et aux hommes de peine qui ont façonné les pendants de la vallée de Port-Royal à Saint-Rémy.
* C'étaient des Nobles ayant adopté les sabots, une volonté d'immersion dans la vie locale, au-delà de leur statut social d'origine.
LaVallée des Dames a été un lieu de refuge pour de nombreuses femmes de qualité, notamment les dames de la famille d'Andilly, qui ont fui la cour de Louis XIV. Ces femmes ont joué un rôle important dans la vie intellectuelle et spirituelle de Port-Royal.
Cette constation m'a porté à entreprendre ce travail de mémoire.
- En évoquant aussi bien les Illustres Dames que de humbles dames, aussi bien les illustres "Sabotiers" que les hommes de peine auxquels on doit les paysages d'aujourd'hui.
- En présentant les activités de meunerie à partir des avatars des 10 moulins aujourd'hui désaffectés après ainsi été " à eau faisant farine " pendant près de 7 siècles.
Cette "terre inconnue" vaut bien ces quelques propositions d'échappées en tous senset tous sens en éveil, sur le terrain ou en imagination.
A consommer sans modération !
(Observations de Louis Couturier - Géographe et historien)
Entre des pendants boisés coule
Le RHODON
" une ceinture de Cristal "(Ode V de M. Racine)
Qui fut appelé rivière de Port-Royal,
rivière de Saint-Lambert ou de Milon et même Yvette avec un i.
Longtemps frontière entre deux seigneuries, elle ne fut jamais une liaison entre les parties aval et amont de son bassin, entre Port-Royal et Saint-Rémy.
Pour Racine c'était " une ceinture de cristal qui se faisait discrète derrière mille saules épais " Ode V
" Ceinture de cristal ", elle tire ses eaux claires et pérennes de la Fontaine Couverte, puis des sources et des sourcillons qui jaillissent à Port-Royal, à Vaumurier (ru de la Misère), à Milon (Fontaine Notre-Dame). Elle paresse dans les deux étangs de Port-Royal puis dans les retenues, dans les bras morts et dans les bras usiniers de 9 moulins (Port-Royal, Germainville, Fauveau, Tournay, Milon, la Mare, La Machine, Rhodon et Tournoye).
Ce cristal limpide, devient tumultueux et charge d'alluvions tirés des sables des pendants lorsque les rus et les rouillons, lui déversent l'eau des orages ou de la fonte des neiges; le ru qui draine les eaux du bois de Trappes et de l'étang de la Noë depuis 1683, est un de ces torrents comme le ruisseau de Gironde, le rue de la vallée de la Misère, le ru de la ravine, (l'émissaire des étangs de Romainville), le ru du Buisson, le ru de la vallée aux vaches, le ru de Champfailly, le ruisseau de la Haute Tasse, le rouillon de la Madeleine qui débouche à Milon et l'émissaire des sources du Val Saint-Lambert.
C'est ce réseau qui a raviné profondément les pendants.
Le Syndicat Intercommunal pour l'assainissement de la vallée de Rhodon, reconstitué à partir de 1966, a du mal à le maîtriser pour éviter les inondations à Saint-Rémy.
(Observations de Louis Couturier - Géographe et historien)
Concernant la " ceinture de cristal " de Jean Racine, cette expression poétique, tirée de son poème "Le Paysage, ou Promenade de Port-Royal des Champs", évoquait la clarté et la pureté des ruisseaux de la vallée à son époque, au XVIIe siècle. Il décrivait les ruisseaux qui bordaient les prairies comme une "ceinture de cristal", soulignant leur transparence et leur aspect précieux.
Malheureusement, l'état actuel du Rhodon, est bien éloigné de cette image idyllique, la cause des problèmes de pollution qui ont, pourtant, été signalés depuis plus de vingt ans. L'origine de cette pollution de l'eau sont les dysfonctionnements de la station d'épuration du Mesnil-Saint-Denis et de La Verrière, gérée par le Syndicat Intercommunal d'Assainissement (SIAHVY) administré par des élus : c'est un " égout à ciel ouvert ".
Histoire du ruisseau le Rhodon
Avant les années 40
- Dans la brochure du Syndicat de la Rivière d'Yvette : le Rhodon était appelé le ruisseau de Saint-Lambert.
- En 1844 le Rhodon était appelé la rivière de Saint-Lambert affluent de l'Yvette.
La vallée pouvait s'appelerla vallée de Saint-Lambert.
Durant près de trois siècles, le corps des Ponts et Chaussées était en charge des rivières, avec un Syndic par vallée.
Plan de 1848 : la rivière de Saint-Lambert s'écoule devant le château de Milon-la-Chapelle, et celui de la morte-rivière de Saint-Lambert suit une trajectoire rectiligne dans la Grande Prairie.
Le ruisseau " le Rhodon "était appelé en 1930
" le ruisseau de Port-Royal "
dans la notice des chemins ruraux.
Et sur le plan cadastral rénové
(modification du tracé de plusieurs chemins ruraux)
de Seine et Oise de 1933,
nous avions le ruisseau de Port-Royal !
La vallée pouvait s'appeler la vallée de Port-Royal.
L’histoire géologique de la Vallée du Rhodon
s’inscrit dans celle du Bassin Parisien.
Pendant toute la durée de l’ère secondaire (de -245 millions d’années à -65 millions d’années bp1), le Bassin Parisien va être occupé à plusieurs reprises par la mer. Ces épisodes de transgressions et régressions marines vont se poursuivre pendant l’ère tertiaire jusqu’à environ -35 millions d’années bp. A la fin de cette période, la mer a disparu et il n’est resté qu’un lac à l’emplacement de la Beauce actuelle. A la fin du Tertiaire, le climat commence à se refroidir, et pendant tout le Quaternaire (depuis -1,65 millions d’années bp), les épisodes glaciaires et interglaciaires vont s’alterner et le niveau des mers s’abaisser.
Pendant ces périodes, les sédiments provenant de l’érosion des reliefs environnant le Bassin Parisien vont s’accumuler sur environ 3 000 m d’épaisseur et donneront des roches d’origine marine, lacustre, et fluviatile (calcaires, sables, grès, argiles, marnes …).
C’est dans la partie supérieure de ces roches que le Rhodon a creusé sa vallée pendant le Quaternaire. Les sables et grès, dits « de Fontainebleau » d’origine marine, constitués de 97 à 99% de silice, en représentent la partie la plus importante (65-70 m d’épaisseur) visible sur les versant de la vallée. Ils reposent horizontalement sur une couche de marnes à huîtres (4 à 5 m d’épaisseur) qui constitue le niveau imperméable, reconnu par sondage à Milon-la-Chapelle, sur lequel s’écoulent le Rhodon et les eaux infiltrées dans les sables de Fontainebleau. Dans leur partie haute, ces sables sont surmontés par endroit par des poches d’argiles à meulière, dites « de Montmorency », d’origine lacustre.
Ces formations sédimentaires marines, puis lacustres, sont âgées de -33,8 à -27,8 millions d’années bp, et correspondent à l’étage Stampien de l’ère tertiaire. Elles sont en partie recouvertes par des dépôts de limons des plateaux et des colluvions (dépôts de pentes) datant de la fin du Würm (épisode glaciaire du Quaternaire de -115 000 à -11 700 ans bp), ainsi que par les alluvions récentes transportées par le Rhodon.
La vallée du Rhodon a probablement été creusée par un cours d’eau ayant une ampleur et un débit beaucoup plus importants que ceux du ruisseau que nous connaissons actuellement. Cela a, peut-être, pu se produire pendant les périodes interglaciaires de l’ère quaternaire, par la fonte des glaciers et la libération brutale de grandes quantités d’eau (débâcles), en quelques milliers d’années (?).
Les versants de la vallée se sont formés en même temps, mais peuvent présenter une dissymétrie en fonction de leur exposition au ravinement (versants sud et ouest) ou à la solifluxion (versants nord et est).
Le devenir de la vallée : cela dépendra des effets du changement climatique sur le niveau des mers.
1bp : before present
(Contribution de Philippe Masson - Professeur de Géologie à l'Université Paris-Sud)
Panneau pédagogique du PNR,hameau de La Lorioterie
sa situation au sol sur le bord du chemin de M. Racine.
Mais où sont les mares d'antan ?
Mares "aux bois dormants", "flaches" trous à meulières, mares des plaines, mares forestières, mares à rouir, mares à cidre, retenues en aval des moulins, ... une cinquantaine de mares aux noms pittoresques et évocateurs ont laissé des traces sur les cartes anciennes ou dans les documents notariés (baux, ventes, successions...)
Dans les terroirs de Magny, de Buloyer, de Romainville, de Villeneuve, de Gomberville et de Beauregard on peut citer la mare aux Prêtres, la mare aux Saules, la mare Notre-Dame, la mare Beaumarchais (ou Marchais), la mare aux Chiens, la mare Cassette (ou Crossette), la mare du Cimetière aux vaches, la mare des Chataigners, la mare Deschamps (ou de Chapitre), la mare Ancelot, la mare du Breuil, la mare Cressay, la mare aux Loches, la mare dite du Mesrisier noir, la mare à rouir, la mare Duclos, la mare de la Rue, la mare à la Biche, la mare Nénuphar, la mare des Trois Croix, la mare des Trois Ormes.
Dans la plaine de La Brosse ont été signalées la mare du Charme, la mare Cassero, la mare Chenu, la mare Marcès, la mare Charpentier, la mare de la croix.
A saint-Lambert se trouvaient la mare du Curé, la mare Aubinière et deux mares (dont l'une vient d'être reconstituée) dans la prairie de la Gravelle.
Ajoutons à cette liste loin d'être exaustive:
- la mare ronde de Champgarnier
- le grand et le petit étang de Port-Royal et son grand canal
- la mare des Granges et la mare à cidres
- les canaux en aval de la Machine
- les mares de la ferme de Rhodon et de Laleu
(Notes de Louis Couturier - Géographe et historien)
Les Compagnons de la Chanson - Douce campagne ... ... le temps s'efface ...
ECHAPPEES
en
TOUS SENS
(Formule de Louis COUTURIER)
Entre les ruines de l'Abbaye de Port-Royal - Saint-Lambert-des-Bois - Milon-la-Chapelle - Chevreuse - etSaint-Rémy-lès-Chevreuse(Etait appelé Notre Dame de Beaulieu avec son Prieuréjusqu'en 1791, changement de nom lors de la vente des biens nationaux).
Les ruines de l'Abbaye de PORT-ROYAL
Une THEBAÏDE dans un affreux vallon
En 1674, Madame de Sévigné, résidant au Mesnil-Saint-Denis chez l’académicien Montmor, vint à Port-Royal voir le vieil Arnauld d’Andilly et son oncle Renaud de Sévigné, qui y étaient retirés : "Ce Port-Royal est une Thébaïde, c’est un paradis ; c’est un désert où toute la dévotion du christianisme s’est rangée. C’est une sainteté répandue dans tout le pays, à une lieue à la ronde. Il y a cinq ou six solitaires qu’on ne connaît point, qui vivent comme les pénitents de Saint-Jean-Climaque ; les religieuses sont des anges sur la terre… Tout ce qui les sert, jusqu’aux charretiers, aux bergers, aux ouvriers, tout est modeste. Je vous avoue que j’ai été ravie de voir cette divine solitude, dont j’avais tant ouï parler ; c’est un affreux vallon, tout propre à inspirer le goût de faire son salut…" (lettre à Mme de Grignan du 26 janvier 1674).
SAINT-LAMBERT-des-BOIS
Aquarelle d'Alice FARDEL année 1915
IL ETAIT UNE FOIS LE VILLAGE
La commune de Saint-Lambert-des-Bois est constituée du village, de deux hameaux (La Brosse et Vaumurier) et de la ferme de Champ Garnier.
Ce petit village niché au creux de la vallée du Rhodon s’est appelé Germainville jusqu’à la fin du XVIIème siècle. Au Moyen Age, la terre de Saint-Lambert appartenait aux seigneurs de Chevreuse, et le hameau de la Brosse à la commanderie des Templiers de la Villedieu puis aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean-de Jérusalem.
Autrefois village de maraîchers, d’artisans et de paysans de l’abbaye de Port-Royal, il conserve la mémoire de ce haut lieu religieux. L’abbaye possédait le domaine de Champ-Garnier dont il reste une belle ferme et celui de Vaumurier.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
La vallée " une PETITE NORMANDIE "
Disparue en grande partie, due à l'arrêt des activités ancestrales, le pastoralisme, les arbres fruitiers, qu'elle contribuait à entretenir et à façonner.
LA BEAUTE D'UN PAYSAGE OUVERT
Une vue depuis la route de Versailles,
Paysage ouvert depuis la rue de Port-Royal,
son caractère esthétique lié à l'étendue, à la lumière et à
une belle simplicité du paysage.
Et toujours des arbres à cidre (pommiers, poiriers) à hautes tiges au bord des chemins, le long des terres labourables.
Transformation profonde des paysages à partir du milieu des années 60, avec la chute de la population agricole remplacée par des urbains
Au cours du XVIIIe siècle et du XIXe siècle, on pouvait y trouver 2500 à 3000 arbres à cidre à hautes tiges au bord des chemins, le long des terres labourables, complantés dans les prés et dans les ouches.
(Louis Couturier)
Vallon classé "Parcelles 52 à 57 et 80"
site classé tous critères, arrêté du ministre le 18/11/1954,
pour sa valeur patrimoniale, paysagère et historique.
(Propriété de M. Paul Germain avec construction d'une habitation des années 70 )
Ce classement implique normalement des contraintes strictes en matière d'aménagement et de construction, afin de préserver l'intégrité du site.
On connait malheureusement la suite du Site classé, avec une extension en 2024 à la "Le Corbusier" de l'habitation classique existante.
Site défiguré avec l'autorisation du ministre le 15/02/2019 "l'extension envisagée n'est pas de nature à remettre en cause les qualités paysagères du Site classé".
Ci-dessous le résultat en 2024 de l'extension
En contradiction complète avec :
- l'esprit du classement initial, et
- l'autorisation ministérielle du 15/02/2019,stipulant que le projetn'est pas de nature à remettre en cause les qualités paysagères du Site Classé.
Réalisation incohérente, en covisibilité avec l'église (contour orange) inscrite M.H., avec le cimetière classé M.H., et de surcroît dans le champ de protection visuel du site classé défini par le PLU 2018.
Pensionnat Fondation Silvy : En 1829, le nouveau propriétaire des ruines de Port-Royal, Louis Silvy, créa de petites écoles gratuites dans le village, qui tinrent lieu d'écoles publiques jusqu'en 1975.
L'Eglise et le Pensionnat Fondation Silvy,ancienne dépendance de l'Abbaye de Port-Royal. Carte postée en 1932
Poirier en fleurs, une vue la plus ancienne du paysage avec sa belle serpentine, sous la route de Port-Royal la prairie de la Gravelle.
Carte postée en 1907
Les fonds de vallée
Autrefois, les fonds de vallée étaient totalement cultivés en prés ou terres de labour et les pentes couvertes de vignes ou de prairies. La forêt a petit à petit refermé tous ces paysages.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Qualité des paysages de la vallée et ses côteaux
avant les années 50
Les boisements sont apparus avec la fin des activités pastorales avec ses conséquences négatives, 2 points noirs sont observés;
- La fermeture du paysage, et
- l'humidité des sols par la présence des arbres et de l'air maintenue par des brouillards qui ne sont plus chassés par l'air qui circulait en fond de vallée ouverte.
Aujourd'hui horizons boisés
"La présence grandissante du bâti et des arbres qui l’accompagne a conduit à la disparition des grands paysages perceptibles depuis l’espace public, par la fermeture des ouvertures visuelles dominantes. Celles-ci, offertes par l’élevage, l’arboriculture, la viticulture, les jardins maraîchers qui occupaient les pentes, n’ont pas résisté au processus d’urbanisation, qui s’est accompagné d’un fort développement arboré. Les vues amples et généreuses qu’offrent les reliefs yvelinois se sont souvent effacées derrière les clôtures et les frondaisons privées."
(Préfecture - Atlas des paysages des Yvelines le 15/10/2024)
Le pré de la Gravelle
Site Natura 2000
Le PNR s’est engagé pour la restauration des habitats naturels avec la gestion des prairies par des vaches écossaises de race « Higland Cattle » et des chevaux de Camargue. Ce sont des animaux rustiques qui évitent que le fond de vallée se referme.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Au coeur des vallées
Les rivières et zones humides représentent un patrimoine remarquable, essentiel en termes de ressource en eau, biodiversité, paysage et culture. Elles doivent être préservées et restaurées dans leur naturalité aussi bien pour leur valeur patrimoniale que pour les services écologiques associés qu’elles fournissent : autoépuration de l’eau, biodiversité, régulation des crues par débordement naturel et absorption, cadre de vie, randonnée, pêche, etc. Les zones humides font partie des milieux naturels les plus menacés, localement et dans le monde entier.
(Notice Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse - 18 Juillet 2022)
A l'époque de la "Seine et Oise" la Prairie de la Gravelle avec son petit troupeau de vaches laitières normandes "Grivelées", "on leur doit beaucoup", dans le façonnage des paysages et leur entretien.
Les prés y semblent des prés de Normandie, on y trouvait des vaches « grivelées » comme en Normandie.
(Louis Couturier)
La pratique ancestrale du pâturage, avec des vaches laitières dans des prairies fertiles de fond de vallée, assurait :
- une exploitation de qualité,
- un maintien de l'ouverture de ses zones humides et de ses
paysages, pour éviter leurs fermetures par la croissance rapide du
couvert végétal forestier,
- une phytoépuration des ruisseaux grâce au pouvoir dépolluant de
Cette pratique du pâturage apportait aussi à la vallée :
- une circulation de l'air, et
- une réception de la lumière,
laquelle assainissait en partie l'humidité maintenue dans l'air.
La beauté du patrimoine naturel
de la Vallée du Rhodon, héritage du passé !
Aujourd'hui une petite partie de la beauté
du paysage de la vallée est préservée
- Grâce aux travaux de défrichement réalisés en 2017 par le Parc, et leur
entretien,
- grâce à la présence des Blondes d'Aquitaine de l'élevage de la Grand-
Maison de Frédéric Peltier, et
- aussi un autre aspect important, la préservation d'une activité
économique rurale !
Les prairies humides possèdent une très grande valeur écologique, voir l'article de l'Echo du Parc n°74 (avril-juin 2017) "Fond de vallée de Port-Royal des Champs".
Publication de Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse
La prairie de la Gravelle est pâturée toute l'année par des Highlands Catlle habituées au climat d'Ecosse (Grâce aussi à l'éleveur des Blondes d'Aquitaine de la Grand-Maison qui leur apporte du fourrage l'hiver). Elle conserve ainsi toute sa riche biodiversité de milieu humide. Le Parc a programmé des petits travaux pour l'été 2022 (rénovation des clôtures et entretien de la mare et des milieux).
Ce magnifique paysage ouvert et rustique de fond de vallée pourra donc continuer d'inspirer les photographes (merci Hélène Rochas !)
espaces qui intègrent des ensembles naturels fonctionnels et paysagers ...
Paysage de Saint-Lambert et de Milon
Après la clôture, la prairie Champtier de Launay de St-Lambert ,
dans le fond à gauche, le Moulin de Fauvau de Milon-la-Chapelle,
et à droite, la prairie de La Poufille de St-Lambert et Milon-la-Chapelle.
Paysages ouvert de Milon-la-Chapelle
Chevaux et Blondes d'Aquitaine
Prairie de La Poufille(photo 2007)
Cette zone est repertoriée dans l'inventaire des zones naturelles d'interêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
A l'époque de la "Seine et Oise"
Le Pastoralisme
avec la Grande Prairie de Milon-la-Chapelle,
son petit troupeau de vaches laitières,
et son cheval de trait de robe grise, il s'appelait "Bijou".
C'était une activité qui a modelé les paysages en entretenant les prairies, en créant des chemins et en participant à la biodiversité.
1970-199 : du rural aux résidentiels
Durant les années 70 le bas de la Grande Prairie, c'était une prairie humide, qui abritait une faune et une flore spécifiques, souvent très riches, une zone importante d'expansion des crues du Rhodon.
Ellea été malheureusement remblayée, lors de la création de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, lancée par l'EPA (Etablissement Public d'Aménagement) et impulsée par l'Etat.
Ce fut une modification profonde du paysage (les services de l'Etat sont en partie responsable) avec boisement et création d'un étang.
La préservation d'espaces ouverts en fond de vallée humide, aurait été préférable pour la circulation de l'air, mesure essentielle pour garantir la qualité de l'air.
Les prairies des Champs du Bas de Milon-la-Chapelle
Postée en 1923
" Il faut respecter la nature non seulement parce qu'elle nous sert, mais aussi parce qu'elle est belle et parce qu'elle a une valeur patrimoniale "
Extrait du livre 2023 de Christian LEVEQUE " Le double visage de la biodiversité "
Panorama du village de Saint-Lambert
Pas d'étalement rural, conception groupée des constructions,
préservation de l'activité pastorale,
maraîchère (fraisiers de la vallée du Rhodon) et
florale (champs de pensées ...),
façonne le paysage de la vallée.
1ère carte postée en 1928
La mairie
La mairie date de 1860 : œuvre originale de l’architecte régional Charles Brouty, plus inspirée des pavillons d’agrément du XVIIIème que des équipements d’architecture publique. Saint-Lambert possédant déjà une école, la mairie fut conçue pour être un bâtiment exclusivement réservé à l’administration de la commune.
Elle ne ressemble pas aux mairies-écoles construites à cette époque. L’identification à l’institution communale se fait par le campanile qui couronne la structure.
Le garde champêtre était logé au premier niveau. La mairie ne disposait pas d’isoloir pour les élections et les habitants votaient dans les deux petits placards situés au premier étage, aménagés pour la circonstance.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
La Mairie, elle date de 1860, avec la campagne de construction des mairies au XIX siècle,une architecture exemplaire de qualité, rationnelle et symétrique, rompue en 2005 avec un agrandissement pour créer deux bureaux ...
Et à droite, l'annexe de l'école des filles du Pensionnat de la Fondation Silvy (restaurée en 2008 avec le Presbytère, en neuf logements sociaux).
La qualité Architecturale d'une mairie "de poche"
Architecte Charles Brouty
BROUTY Charles né et enterré à Chevreuse (1823 - 1885) on lui doit celles de Saint-Rémy, de Chevreuse et de la Chapelle des Dames de la Providence à Chevreuse.
Les activités du village
Le village est caractérisé par une occupation transversale et étagée de la vallée. En bas du village, se concentraient autrefois les activités liées à l’eau (moulin, lavoir) ; la partie centrale au commerce, à l’artisanat et essentiellement à l’agriculture maraîchère, est à présent transformée en résidences.
Vue de la terrasse de l'hôtel restaurant
"Hôtel du Bon Accueil"
sur la Bas du Pays, et à la Lorioterie la maison du Taupier du Roi Louis XIV
Simone de Beauvoir aura passé deux mois en 1947 pour écrire ses premières lettres, elle l'appelait "cette auberge jaune et bleu".
Le Bas du pays
Les fonctions éducatives, administratives et religieuses occupent le haut du village.
De nombreux artisans travaillaient pour les religieuses mais suite à la destruction de l’abbaye l’activité du village déclina.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Le puits couvert de la rue de la Fontaine
Rue de la Fontaine, on trouve un puits couvert de pierres du XIXème qui a par la suite été bouché. L’eau courante a été installée à Saint-Lambert en 1938 et l’électricité en 1935. Auparavant, il y avait également une pompe en fonte à bras puis à roue au croisement de la rue de Port-Royal et de la rue de la Fontaine.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Le four communal
Le four à pain, au n°10 de la rue de la Fontaine, un élément majeur du petit patrimoine, un important (diamètre 1,70 m, hauteur 50 cm) ancien four à paindu village, avec sa voûte montage en escargot de tuiles de terre cuite et sa sole en briques de terre cuite, il devait aussi fournir en pains l’abbaye au XVIIe siècle.
Le dramaturge et poète Jean Racine (1639-1699), sur le retour à Port-Royal après sa journée au Château de la Madeleine, s'arrêtait-il pour prendre son pain au 10 de la rue de la Fontaine ?
Dans la grange écurie, 20 nichoirs d'hirondelles rustiques, de retour tous les ans.
12 dont 2 perchées sur 16 hirondelles
un mors de cavalerie du 1er Empire
L'hirondelle peut prélever jusqu'à 3 000 insectes par jour, lorsqu'elle doit nourrir ses oisillons (espèce protégée par l'article L 415-3 du code de l'environnement, sa destruction est un délit).
Vue aérienne
Le Haut du Pays
La Mairie, l'annexe de l'école Silvy,
le Presbytère, l'Eglise
La ferme de la famille Congard
La grange à foins de la ferme de la famille Congard
L'Entrée du Pays (rue de Port-Royal)
Un parcours à la découverte de la
"délicate harmonie de corail et de miel"
voir les façades et les murs de clôture en meulière et
les affleurement des sables de Fontainbleau.
(Observation de Louis Couturier)
Arrivée à St-Lambert-des-Bois, venant de Chevreuse.
Dessin à l'encre de chine de Mlle Christiane Rogelet - 1964
La pompe à eau communale
La pompe en fonte à bras, à l'entrée de la rue de la Fontaine.
remplacée par une pompe en fonte à roue
La place principale du village
avec le café - vins - épicerie - tabac
La Halte de Port-Royal
Au coin de la rue de Port-Royal et de la rue de la Mairie, se trouvait un commerce de vins, épicerie, tabac et buvette, tenu par Mme M. Georges Vernois vers 1925.
Devenue par la suite Maison Adam : hôtel, café, tabac, restaurant, épicerie, jardin de repos pour pensionnaires :
« Cuisine bourgeoise renommée – prix modérés »
(publicité de 1949)
En 1990, ce lieu devint une agence immobilière avant d’être transformé en résidence.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
St-Lambert - Hôtel, Café, Tabac, Épicerie, Restaurant "A la Halte de Port-Royal". A droite Jardin de Repos pour Pensionnaires A. ADAM.
Le Bas du Pays - Vues générales
Les zones humides le long de la rivière "Le Rhodon" sont des terres limoneuses fertiles du lit majeur du Rhodon, propices au pâturage et à la culture maraîchère, malheureusement elle ont disparues à la sortie de la guerre en 1945.
Deux maraîchers, le Maire de Milon avec l’un de ses conseillers (deux communistes), écrivaient régulièrement à la Préfecture de Versailles pour se plaindre des parcelles maraîchères inondées.
La Préfecture devait donner du travail aux prisonniers allemands et c’est ainsi qu’armés de bêches et de pelles, on dénature le tracé du Rhodon qui était une longue serpentine peu profonde pour un tracé plus court, et on descend le lit du ruisseau de plus de un mètre pour abaisser le niveau de l’eau afin d’éviter l’inondation des parcelles maraîchères.
Trois conséquences de cette première transformation du Rhodon:
Son linéaire en serpentine se réduit en une ligne droite, qui est un accélérateur de son flux d’eau jusqu’à St-Rémy,
son bief, ruisseau tampon du Rhodon, appelé ruisseau de Port-Royal n’est plus alimenté par le Rhodon descendu de 1 m, qui alimentait les 6 moulins de la vallée, et
les prairies qui étaient d’excellentes zones d’expansions de crues disparaissent en partie, déconnectées du Rhodon.
Deuxième à la fin des années 60, lors de la création de la ville nouvelle de St-Quentin.
En vu de projets immobiliers dans la vallée du Rhodon, disparition des dernières prairies d’expansion naturelle des crues, remblayées avec de grandes quantités de déblais sauvages provenant de la création de la ville nouvelle, à partir des berges rectilignes de 1945 du Rhodon, sur St-Lambert, Milon et St-Rémy.
Et latroisième, encore à la fin des années 60, avec la création de la station d’épuration du Mesnil-St-Denis et de La Verrière, son rejet d’eaux épurées, pas toujours épurées, et d’eaux pluviales parasites constitue en forêt de Trappes 90% de l’eau du Rhodon.
Le Rhodon ainsi aménagé se tranforme facilement en torrents d’eaux dans un chenal, réalisation parfaite pour créer des inondations, à la confluence du Rhodon et de l’Yvette.
Le Rhodon sur des plans anciens s'appellait
le ruisseau de Saint-Lambert
etsur des plans plus anciens
le ruisseau de Port-Royal.
Au XVII siècle ce ruisseau était cité par Jean Racine
dans un de ses poèmes "une ceinture de cristal".
La prairie de La Gravelle
Le n°8 de la rue du moulin
est recouvert d’un rocaillage rose.
Le Bas du Pays
Quatre cartes postales du 8, 10, 12 et 14 rue de la Fontaine
Carte écrite par Mlle Louise Legros, villageoise au 12 de la rue de la Fontaine, propriétaire d'une vache qu'elle faisait brouter le long des talus enherbés des rues du village.
St-Lambert - Postée en 1908 : Rocaillage décoratif en meulière XIX siècle de la façade de la Maison - Postée en 1946 : Chemin de la Fontaine - Postée en 1939 : Chemin du Moulin
A l'entrée du village se trouvait la Mare du Curé
Carte postée en 1910.
Jugée inutile dans les années 60, elle sera comblée.
Ce petit patrimoine enterré est à faire renaître ?
La mare participait à la gestion locale du ruissellement et à la lutte contre l'érosion des sols, elle jouait aussi un rôle épurateur en éliminant les polluants diffus des eaux de surface, et elle contribuait à maintenir la biodiversité.
Voir le lien, ici, sur le bienfait des mares d'antan, réserve de biodiversité.
St-Lambert - Postée en 1912 - Pensionnat Fondation Silvy
Ecole Silvy,carte postée en 1960.
Une vue du Pensionnat Fondation Silvy et du Logis.
Les arbres qui embellissaient, ombrageaient, la cour de l'école, en réduisant sa température, une bonne partie ne sont plus là ...
Le verger et le potager de l'école
Le verger était planté dans l'esprit de Robert Arnauld d'Andilly, frère de la mère Angélique retiré aux Champs, avec des arbres de petites formes pour permettre aux élèves de découvrir les fruits.
Dans les années 90, remplacement du potager et du verger par deux tennis, et mise en place du chalet du club de tennis à l’emplacement de l’ancienne mare,alors qu'elle jouait un rôle épurateur en éliminant les polluants diffus des eaux de surface,contribuait à maintenir la biodiversité, et à arroser le potager de l'école.
La mare jugée "inutile" située entre les arbustes, elle se referma faute d'entretien, elle disparaîtra en 1991 avec la construction du 1er tennis.
Plan masse
L’école
Elle avait des volets à l'étage, un atout
pour se protéger de la chaleur de l'été.
Aquarelle de Mlle Christiane Rogelet
L’abbaye possédait à Saint-Lambert des terres et des constructions, notamment cette belle maison de maître construite au milieu de XVIIème siècle, entourée d’un grand jardin, qui servait de presbytère et avait peut-être également permis d’accueillir les visiteurs de l’abbaye.
Son hôte le plus illustre fut Louis Sébastien Le Nain de Tillemont (1637-1698), ancien élève des petites écoles de Port-Royal, savant historien de l’Eglise. Il se joignit aux Messieurs dès 1669, fut ordonné diacre en 1672, prêtre en 1676 et fut le curé de Saint-Lambert de 1676 à 1679.
Il occupa cette maison à partir de 1672 lorsqu’il vint s’établir à Saint-Lambert et remplit l’office de chapelain à l’abbaye jusqu’en 1679.
A cette époque, il n’y avait que le corps central du bâtiment et des petites dépendances de chaque côté. Le document le plus ancien sur lequel le manoir apparaît date de 1694.
A l’intérieur de l’appartement du 1er étage à gauche, on trouve un cadransolaire qui à l’époque se trouvait sur le pignon extérieur.
En 1791, Madame Desprez rachète les ruines et l’enclos de Port-Royal vendus comme biens nationaux puis en 1798 l’ancien presbytère et la maison de Tillemont. Amie des Jansénistes elle la fit embellir pour en faire sa résidence. Elle y accueillit les amis de Port-Royal qui prirent l’habitude de s’y rendre en pèlerinage, notamment au mois d’octobre.
L’abbé Grégoire, l’un des premiers pèlerins sur le site des Ruines y viendra en 1801 et écrira son livre « Les Ruines de Port-Royal des Champs ».
La Fondation Silvy
En 1824, ces maisons et terrains furent acquis, avec l’ensemble du domaine de Port-Royal par Louis Silvy, conjointement avec quatre membres de la société de Port-Royal. Le tout lui coûta environ 200.000 francs-or.
Ancien Auditeur à la Chambre des Comptes, janséniste, Louis Silvy entendit consacrer sa vie et sa fortune à la reconstitution du domaine de Port-Royal. Il mourut à Port-Royal en 1847 dans la maison qu’il fit construire à l’emplacement du moulin (devenue maison du gardien) et souhaita être enterré dans le cimetière de St Lambert à côté de la fosse où sont accumulés les ossements enlevés à Port-Royal.
En 1829, Louis Silvy alors maire de Saint-Lambert (1827-1831), et les quatre autres propriétaires firent donation du domaine à une congrégation enseignante de tradition janséniste appelée « Frères des écoles chrétiennes du faubourg Saint-Antoine » ou « Frère Tabourin ».
Ils étaient chargés de faire dans les locaux cédés deux écoles primaires ouvertes gratuitement aux garçons et aux filles des communes de Saint-Lambert et de Milon et dispensant un enseignement d’inspiration chrétienne mais conforme à la législation de l’instruction publique. L’école des filles se trouvait dans le bâtiment, face au grand portail, qui abrite depuis 2008 une partie des logements sociaux, l'autre partie des logements sociaux dans l'ancien presbytère de l'Eglise de Saint-Lambert, accolé à l'école des filles.
Ils pouvaient également y annexer un pensionnat payant pour garçons. C’est à ce moment qu’ils firent construire les deux ailes de part et d’autre du corps central ainsi que le clocheton.
La Société de Saint-Antoine disparut vers 1887 et un instituteur prit alors la direction de l’école.
En 1892 une convention fut établie entre l’état et la Société des Amis de Port-Royal dans laquelle le Ministère de l’Instruction Publique reconnaissait les Ecoles communales de Saint-Lambert-des-Bois comme écoles d’état mais ne rétribuait pas les instituteurs et institutrices ; ceux-ci étaient indemnisés très piètrement par la Fondation Silvy mais logés dans des locaux tricentenaires.
Le bâtiment du manoir comportait au rez-de-chaussée, la cuisine, le réfectoire, le bureau-salon du directeur avec des tableaux de Port-Royal (Philippe de Champaigne) et une précieuse bibliothèque janséniste qui alignait ses vieilles reliures sur quelques rayons.
Au 1er étage se trouvait l’appartement du directeur et 2 pièces pour les dortoirs ; au second, un dortoir et une petite chambre. J’ai appris récemment suite à la visite d’une ancienne élève, que lorsqu’elleétait enfant, elle fut interne avec sa sœur pendant une année (1939/1940) et logea dans cette petite chambre pour deux. (Le pensionnat était cependant un pensionnat de garçons)
Dans les premières années du pensionnat, il y avait au premier étage une chapelle privée et les chambres garnies de belles boiseries (archives départementales, collections iconographiques).
Dans les communs se trouvaient les 2 classes.
L’intention de Louis Silvy était de rappeler le souvenirdes Petites EcolesdePort-Royal dont les méthodes pédagogiques étaient jugées révolutionnaires pour l’époque.
En 1637, l’abbé de Saint-Cyran proposa la création de « Petites écoles » pour les enfants de quelques nobles proches de Port-Royal. Installées à partir de 1643 au Chesnay, au Troux et à la ferme des Granges de Port-Royal dans une petite maison basse, l’enseignement y était dispensé par des maîtres réputés, comme Claude Lancelot et Pierre Nicole.
En 1651, débuta la construction du bâtiment qui abrite aujourd’hui le musée. Les écoles de garçons furent fermées par la police royale en 1656, celles du Chesnay et le pensionnat des filles en juillet 1661.
Mais le souvenir de ces écoles resta vivant. Un de ces plus fameux élèves fut Jean Racine.
Chaque précepteur s’occupait de 5 ou 6 élèves et le nombre total ne dépassait pas 25. Les maîtres étaient d’excellents pédagogues.
Ils dispensaient l’enseignement en français et non en latin comme c’était la règle à cette époque. L’enseignement était de qualité tout en inculquant aux enfants des principes de morale chrétienne d’inspiration port-royaliste. Les châtiments corporels étaient abolis. La plume d’oie fut remplacée par la plume métallique.
Le pensionnat Silvy accueillait une trentaine de pensionnairespayants et comme externes les enfants de Saint-Lambert et des communes avoisinantes.
Saint-Lambert se trouvait ainsi dans une situation paradoxale : la commune n’avait pas d’école communale mais envoyait ses enfants dans une école privée religieuse qui leur était gratuitement ouverte. Déchargée d’une dépense importante qui incombait normalement à toute commune, la municipalité de Saint-Lambert contribua, avec une générosité variable selon les époques, aux dépenses de fonctionnement des écoles en participant aux frais de fournitures scolaires, de chauffage et d’entretien.
En 1942, à la suite du décès de la célébrissime Mademoiselle Roume, sa directrice, qui enseigna pendant 40 ans, l’école des filles fut fermée et rattachée à l’école des garçons.
La vie au pensionnat :
Souvenirs de Monsieur Gillet, ancien élève au pensionnat Silvy.
Monsieur Henri Gillet a passé plusieurs années au pensionnat Silvy de 1943 à 1950.
Il est venu en février 2018 raconter aux enfants de l’école ses souvenirs er répondre à leurs questions.
« Je suis arrivé au pensionnat au mois d’avril 1943 âgé de 5 ans. Mes parents étaient paysans à Coignières et n’avaient pas le temps de s’occuper de moi.
Cela a été très dur pour moi de vivre loin de chez eux. En arrivant au pensionnat je me suis demandé ce que j’allais devenir. Je ne me souviens plus très bien des premiers temps, mais je sais que mes parents me manquaient.
Mon père me conduisait le lundi matin et venait me chercher le samedi après-midi.
Le directeur s’appelait Monsieur Mallet ; il était également le maître de la classe des grands. Il était dur avec les enfants et leur tirait les cheveux quand ils avaient fait une bêtise ou quand leurs résultats scolaires n’étaient pas bons.
Quand il s’absentait, c’était sa femme, Madame Mallet qui le remplaçait ; elle était moins sévère que lui. L’institutrice de la classe des plus jeunes s’appelait Mademoiselle Louise Valentin et sa sœur Marthe était la cuisinière.
Le père de Madame Mallet, Alexis Poisson entretenait le jardin qui occupait toute la surface des actuels terrains de sport (foot, volley, tennis). Le jeudi, quand il n’y avait pas classe, les enfants l’aidaient à biner, désherber, tailler les haies…. Quand je ramassais les feuilles, je recevais des bons points.
A côté du marronnier se trouvait un puisard qui a été bouché depuis.
Les légumes servaient à l’alimentation des pensionnaires et je me souviens qu’on mangeait bien et que les cuisinières étaient gentilles. On mangeait dans le réfectoire, là où se trouve la cantine.
Ce sont mes parents qui livraient les pommes de terre qui étaient rangées à la cave avec le charbon. Il y avait une chaudière à charbon et des radiateurs dans le pensionnat.
En plus du jardinage, on faisait aussi des promenades le jeudi après-midi avec Monsieur Mallet ; autrement on ne sortait jamais dans le village.
Le pensionnat était une école chrétienne et le curé du village, le Père Démaria venait faire le catéchisme dans la salle qui donne sous le préau. Il m’a aussi accueilli au presbytère avec mon petit frère pendant l’été 1944 alors que le pensionnat était fermé pour les vacances et qu’il était trop dangereux de retourner à Coignières à cause des bombardements. Je me souviens que les bombes tombaient dans la prairie de la Gravelle, (là où se trouvent les vaches écossaises) et cela faisait vibrer les murs. Je garde un bon souvenir de ce prêtre et je viens régulièrement entretenir sa tombe dans le cimetière de St Lambert.
Je garde aussi un bon souvenir de Madame Bon qui était Maire du village et avait ses enfants à l’école. Elle venait parfois dans la cour nous distribuer des friandises ;
à l’époque, on n’en recevait pas beaucoup !
Je me souviens aussi de Madame Guibert qui donnait des cours de piano à quelques pensionnaires. Elle habitait 13 rue de Port-Royal.
Il n’y avait que deux classes dans l’école. A la place de la maternelle se trouvait une grange et la laverie occupait la place du bureau. Madame Toullec était lingère.
Dans les classes on avait des pupitres pour deux élèves ; on pouvait soulever le dessus pour ranger nos affaires dans les casiers. On avait des bouteilles d’encre pour remplir nos stylos plumes. Au mur il y avait des cartes de géographie. J’aimais écouter les élèves lire les histoires dans le livre de lecture. Les deux classes étaient chauffées avec des poêles à bois.
Pendant la récréation, on jouait aux billes, au drapeau et à d’autres jeux dont je ne me souviens plus très bien. Comme punition on était mis au piquet, on devait tourner autour de la cour ou on copiait des lignes. Le maître nous tirait aussi les cheveux et nous donnait des coups.
Il y avait une cinquantaine d’enfants à l’école ; environ 30 étaient pensionnaires et les autres habitaient à St Lambert, à la Brosse, à Milon ou au Mesnil-Sevin.
Ils faisaient tous les jours le trajet à pieds pour venir.
Les pensionnaires dormaient dans des dortoirs, au premier et au deuxième étage du Manoir. Dans chaque chambre il y avait 7 ou 8 lits ; c’était nos parents qui fournissaient les draps, les couvertures et l’édredon.
Il y avait un wc à chaque étage. Dans le dortoir tout comme dans le réfectoire nous n’avions pas le droit de parler. Quand mon petit frère Jean est arrivé, nous avons occupé ensemble la chambre des frères au 2ème étage.
Monsieur Mallet avait un appartement au premier étage avec sa femme et ses enfants, mais il dormait dans une petite chambre à côté du dortoir pour nous surveiller. Au 2ème étage, c’était Mademoiselle Valentin et sa soeur qui faisaient la surveillance.
La toilette (si l’on peut dire !) se faisait dehors derrière le préau à l’eau froide et l’hiver, l’eau gelait dans les tuyaux… Monsieur Mallet mettait le feu à une feuille de papier journal pour faire fondre la glace dans les tuyaux. Il y avait trois douches qui ne servaient presque jamais. Les toilettes étaient des wc à la turc.
En juillet 1946, quelques enfants allèrent chercher du sable à la sablière qui se trouve sur le chemin Jean Racine ; pendant que deux grands chargeaient le sable dans une remorque, la sablière s’effondra et un enfant fut enseveli ; il s’appelait Claude Ravot. Moi-même, j’ai été recouvert de sable jusqu’à la poitrine mais mes camarades réussirent à me secourir. Monsieur Mallet crut que Claude Ravot avait eu peur et était rentré au pensionnat où on le chercha en vain. Ce n’est que trois heures plus tard que l’on retrouva son corps.
Je ne garde pas un très bon souvenir du pensionnat car mes parents me manquaient et le maître était trop dur avec nous. Heureusement j’avais de bons camarades ainsi que mon petit frère et il y avait de l’entraide entre nous.
Aujourd’hui l’école a bien changé, les enfants sont bien traités et apprennent dans un cadre agréable. »
Achat de l’école par la commune
En 1975, la commune racheta à la société de Port-Royal les locaux qui étaient devenus très vétustes et n’étaient plus aux normes et y ouvrit une école communale publique. Les tableaux qui s’y trouvaient ont été transférés à Port-Royal grâce à Madame Blic chargée du pré inventaire des Yvelines et à Monsieur Gazier vice président des « Amis de Port-Royal »
En 1982 une classe de maternelle fut crée pour y accueillir les enfants à partir de 3 ans. En 2016, une partie du plafond d’une des classes tomba pendant la nuit du 9 au 10 juin. Depuis elles ont été déplacées dans des locaux provisoires en attendant que le bâtiment soit réparé pour pouvoir s’y réinstaller.
(Notices de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Une rénovation lourde avec extension sont prévues par la commune en 2020 dans la partie de l'école non touchée par l'infiltration d'eau pluviale de 2016 (infiltration par la toiture non traitée par l'ancienne mandature, et connue).
Espérons que ce petit patrimoine du bâti ancien avec ses matériaux durables de qualité, soit bien pris en compte, notamment dans le choix de l'architecte, pour ne pas perdre une authenticité, remplacée par des matériaux actuels de qualité discutable, banalisation de l'école sous couvert d'être moderne.
M. Bourvil " Bonjour monsieur le maître d'école "
St-Lambert - Pensionnat Silvy avec Verger et Potager - Salon Régence - Entrée du Pensionnat
Pensionnat Silvy
Classe de la Directrice Mlle Roume 1915 - Classe de M. Mallet 1946 - Classe de Mlle Louise Valentin 1948 - Classe de M. Mallet 1949
L'enveloppe d'une lettre au professeur du pensionnat du 14 juin 1886
L'enveloppe d'une lettre à Mlle Berthe Bodelot Institutrice - 1911
St-Lambert - Pensionnat Silvy
Inventaire du patrimoine établi en 1981
St-Lambert - Pensionnat Silvy - Dans les communs, une grange, la laverie et 2 classes
deux classes dans les anciens communs du presbytère
Achat du pensionnat par la commune en 1975
"au revoir les platanes" ils seront abattus.
St-Lambert - Ecole communale photos de 1989, 1990 et 2 photos de 1995
L’école des filles et le presbytère
Le premier presbytère était accolé à l’église en 1694.
Dans le bâtiment où ont été installés des logements sociaux, se trouvait le presbytère rénové en 1788-1789 par le maître d’œuvre Le Masson. La partie sud (du côté gauche) date du XIXème siècle pour accueillir l’école des filles où l’enseignement fut confié à partir de 1842 à des religieuses deSainte Marthedont une communauté résidant à Magny-les-Hameaux pratiquait encore la règle cistercienne de Port-Royal. Les sœurs enseignaient en tenues monastiques et au pensionnat, les frères de Saint-Antoine étaient en redingotes et chapeaux hauts de forme. L’école des filles fut rattachée à celle des garçons en 1942.
Du coté droit du bâtiment, il y avait le presbytère. Le cadran solaire portant la date de 1635 a été réemployé à l’époque de l’école.
La société de Port-Royal qui était propriétaire depuis la mort de M. Silvy logea plusieurs de ses membres jusqu’à ce que la commune achète en 2007 l’ensemble des bâtiments et du terrain.
Le Logis
Cette grande demeure en meulière était autrefois la propriété du comte Edmond Philippon originaire de Saintonge. Il acquit ce domaine pour en faire une résidence d’été baptisée « Le Logis » (nom donné aux maisons de Saintonge) construit vers 1880. Dans les prés voisins il avait un petit troupeau de daims. Edmond Philippon offrit à son fils unique René un grand terrain à Milon-la-Chapelle sur la Butte aux Vignes, "le Bois de la Vigne" acheté au comte Raymond d’Abzac. René Philippon y fit construire le château de Vertcoeur entre 1902 et 1904.
Pendant la guerre, Le Logis fut occupé par la kommandantur de l’armée allemande.
Après la guerre de 39/45, M. Ferrand acheta le domaine pour les scouts de France puis il devint le siège social de l’association « Vers la vie pour l’éducation des jeunes » avant d’être transformé en hôtel en 2007.
A l’origine, le toit était en terrasse, il n’y avait pas d’escalier extérieur, devant la maison se trouvait un parterre et des buissons de chaque côté de l’allée.
Sauvegrain
Le logis est devenu un hôtel en 2007 nommé « Le manoir de Sauvegrain ».
Voici l’histoire de ce personnage:
La révolte gronde pendant la Fronde : émeutes, pillages et incendies se multiplient. Au printemps 1652 les villages de la région sont pillés et dévastés par les troupes du roi installées à Palaiseau. Les paysans de Milon s’organisent et prennent pour chef l’un des leurs, un laboureur nommé Sauvegrain. Fougueux, téméraires, refusant de se réfugier dans la ville fortifiée de Chevreuse, Sauvegrain et ses hommes font preuve d’un courage exemplaire. Ils font fuir les pillards et chassent les soldats de Louis XIV de Milon-la-Chapelle et des villages voisins.
(Notices de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Le Logis
Photos vers 1900 - 1905
St-Lambert - Logis
St-Lambert - Vues générales.
St-Lambert - Hôtel- Restaurant "Bon Accueil" J. GUITTARD, vers 1950 village encore rural avec ses maraîchers.
Hôtel du Bon Accueil
« A l’hôtel du Bon Accueil,
vous passerez un agréable week-end
pour un prix raisonnable ».
Publicité parue en 1949
Simone de Beauvoir ainsi que d’autres personnalités ont fréquenté cet établissement.
En 1920, le propriétaire est J. Guittard ; après lui, le gérant est M. Auboiron. Cet établissement est à présent le restaurant « La Terrasse de Sauvegrain ».
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
St-Lambert - Postées en 1924 - "Bon Accueil"
La Source de Saint-Lambert
Elle fut reconnue d’utilité publique en 1923.
Historique
Monsieur Delacroix Frouste crée en 1934 une usine d’exploitation de la source de Saint-Lambert en extrayant et embouteillant l’eau d’une nappe phréatique située à 600 mètres de profondeur sous l’appellation de " Chantilly " essentiellement en eau gazeuse et limonade et a également la marque " Eau de Source Saint-Lambert " dont le siège social se trouvait à Paris.
En 1966 le groupe Perrier devint propriétaire et ouvrit 2 nouveaux puits en 1968, à cette époque, l'exploitation employait une cinquantaine de personnes; il y avait deux groupes pour les bouteilles en verre, dont un avec pasteurisation et également un atelier d'extrusion de bouteilles en P.V.C. et une ligne de soutirage en 1.50 litre P.V.C., le nom devient " Source du Val Saint-Lambert " ou " Val Chevreuse ".
En 1992, le groupe Nestlé a racheté Perrier avant de revendre en 2013 au groupe Ogeu qui commercialise l’eau sous la marque " Chevreuse ". Les bouteilles sont fabriquées à partir de préformes P.E.T., elles sont ensuite soufflées et moulées. (Notice Nestlé du 03/07/2001)
Le moulin
Au XVème et XVIème siècle, six moulins furent réalisés le long du Rhodon entre Port-Royal et Saint-Rémy lès Chevreuse, en exploitant la différence de 19 mètres du niveau des eaux. Le premier était le moulin deGermainville, il appartenait aux religieuses et se trouvait à l’arrière de l’actuel Manoir de Sauvegrain. Il était équipé d’une roue à aubes qui entraînait le matériel nécessaire pour moudre les céréales ainsi que différentes machines utilisées par les artisans pour travailler le fer et le bois. Pendant les périodes de troubles, les meuniers de la vallée avaient créé une milice pour défendre leurs biens. Au moment de la Fronde, elle avait à sa tête le célèbre Sauvegrain.
Après le moulin de Germainville, on trouve le moulin de Fauvaux, le moulin de Tournay, le moulin de Milon, le moulin de la Mare et le moulin de la Machine (Cinq moulins sur la commune de Milon).
Pendant la seconde guerre mondiale, les récoltes étant réquisitionnées, les six moulins n’avaient plus d’activité. Les vannes n’étaient plus réglées et certaines prairies furent inondées. L’ancien maire de Milon-la-Chapelle, Monsieur Cintrat, maraîcher qui habitait la Lorioterie, se plaignit auprès de la Préfecture de Versailles de ces inondations. En 1945, afin de donner du travail aux prisonniers allemands, on leur fit redresser le tracé de la rivière qui serpentait de façon naturelle et abaisser son niveau de plus d’un mètre ce qui eut pour conséquence de ne plus alimenter les biefs qui après 400 ans d’existence devinrent inertes et s’envasèrent.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Le bief du Rhodon au logis,
alimentait autrefois le moulin de Germainville.
Le bief une cascade avec une chute de 9 m
Le Lavoir communal
Le petit patrimoine, c'est l'histoire du village qu'il faut protéger et conserver.
Le petit lavoir
Le canal de dérivation qui alimentait le lavoir disparut suite à ces travaux et le plan d’eau qui se trouvait devant lui fut comblé, c’est ce qui explique pourquoi le lavoir tourne le dos à la rivière.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Exposition du 18 mai au 17 septembre 2023 d'une peinture rupestre sur toile "Mains de lavandières", des artistes COLINE LOUBER et BRUNO RAOUX
HISTORIQUE - La naissance des lavoirs
Dans les habitations, le linge était lavé dans de l’eau bouillante riche en cendres et frotté au savon gras fait de suif de bœuf. Puis les femmes se rendaient à la rivière ou au lavoir pour le rincer. Le bord du lavoir comportait en général une pierre inclinée ; les femmes se mettaient à genoux dans une boîte qu’on appelle « un carrosse » ou « le garde genou » dans lequel elles avaient mis de la paille. Elles jetaient le linge dans l’eau, le tordaient en le pliant plusieurs fois et le battaient avec un battoir en bois sur la pierre afin de l’essorer.
C’est suite à la prise de conscience du fait que l’utilisation indifférenciée des points d’eau favorisent les épidémies de choléra, variole et typhoïde, et sous l’impulsion du mouvement hygiéniste au début des années 1850 que se développe la construction de lavoirs aménagés et fonctionnels.
Le 3 Février 1851 l’Assemblée législative vote un crédit spécial pour subventionner leur construction à hauteur de 30%. Dès lors, les constructions de fontaines, puits, abreuvoirs et lavoirs vont se multiplier.
Témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d'une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos grands-mères.
Le lavoir était un des rares lieux où les femmes pouvaient se réunir et discuter ; il leur était exclusivement réservé. On y parlait et on y échangeait des ragots autant qu'on y lavait son linge.
C'est « l'endroit où l'on tape autant de la goule que sur le linge », ce qui est confirmé par une inscription à la peinture rouge encore visible sous le lavoir de Contres-en-Vairais (dans la Sarthe), à la fin des années 1990 : « ici on lave le linge et on salit le monde ».
On y chantait également: Tous les jours moins le dimanche on entend le gai battoir, battre la lessive blanche dans l'eau limpide du lavoir Refrain d'une chanson de Pierre Dupont (1848)
L'abandon des lavoirs
L'utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée dans la deuxième partie du XXe siècle avec la généralisation de l’adduction d’eau dans les foyers.
La machine à laver fait son apparition dans les années 1950-1960
L’âge d’or des lavoirs n’aura duré qu’un peu plus d’un siècle. Eléments incontournables de notre patrimoine rural vernaculaire, témoins de la vie d’autrefois, les lavoirs font partie des édifices qu’il faut absolument conserver.
Qui se souvient des lavandières ?
Désormais dans les lavoirs désertés, il n'y a plus que le bruit de l'eau. Elle chantonne dans le volume, sans plus jamais être tressé de voix et de regards, elle court de bac en bac, limpide, et n'emporte plus de traînées savonneuses.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Souvent, aujourd'hui, l'eau du Rhodon derrière le lavoir est noire
A la confluence du Rhodon et d'Yvette,
le lavoir de Saint-Rémy-lès-Chevreuse
St-Lambert - Les bords de la rivière (son fonctionnement naturel en serpentine a disparu avec le déplacement et le creusement de 1 m de son lit en un fossé droit par des prisonniers allemands en 1945)
St-Lambert - Le Haut du Pays, une vue depuis la route de Port-Royal - Le Val du Rhodon, une vue depuis l'Entrée du Pensionnat
St-Lambert - Dessin de Mlle Christiane Rogelet, entrée du village en 1964
L’auberge « les hauts de Port-Royal »
Ce café-restaurant, ancien relais de poste, est situé au lieu dit « le Pavé de Saint-Lambert » sur la route de Versailles à Dampierre. Il s’appellait « Restaurant du Bon Repos ».
Avant 1900, le café est tenu par M. Thurboux ; à partir de 1930, c’est l’auberge de Port-Royal de M. Cousin. Vers 1936, M. Roger Naras venant de l’auberge du château à Dampierre reprend l’affaire. Ensuite l’auberge s’appelle « chez Denise », tenue par M. Henry son époux. Leur fille Denise Berthon leur succède jusqu’en 1985, puis M. et Mme Poirier jusqu’à la fermeture en 1995.
C’est dans cette auberge que Marcel Cerdan et Edith Piaf se rencontraient en 1948-1949.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Maison Thurboix
Pavés de Saint-Lambert,
puis l'Auberge de Port-Royal
Chez Denise (Denise Corvez)
Restauratrice à l'auberge de Port-Royal, renommée pour sa cuisine bretonne (canetons au cidre, huîtres et homards grillés, crêpes flambées.
Ce restaurant était considéré comme l'un des meilleurs des Yvelines.
(Note de Louis Couturier)
St-Lambert - Pavés de Saint-Lambert et Route de Versailles - Restaurant du Bon Repos - Puis Auberge de Port-Royal "Denise" 1er Grand cordon bleu de France.
Le hameau de Vaumurier
Louis Charles d'Albert duc de Luynes (1620 - 1690) y fit construire un château en 1648-1649. Il constitua une place forte aux portes de Port-Royal, qui fut abandonné en 1662 puis, devenu un lieu de rendrez-vous galants, il fut détruit en 1682 sur ordre de la mère Angélique de Saint-Jean.
(Note de Louis Couturier)
Historique du château de Vaumurier
Le hameau de Vaumurier est cité dès le XIIème siècle.
En 1651, le duc de Luynes fit construire un petit château pour se rapprocher de Port-Royal et accueillir ses amis les Solitaires. Pascal écrivit en ce lieu la seizième de ses Provinciales. Peu après, le château fut donné à l’abbaye et c’est la mère Angélique de Saint-Jean qui le fit raser vers 1680 car le Grand Dauphin le convoitait pour y loger sa maîtresse.
Le petit Manoir de Vaumurier date en partie de 1704 (d’après la carte des Chasses Royales). A cette date, le hameau se composait de 10 maisons. En 1895 M. Delabédoyère y ajoute plusieurs bâtiments.
Le « château » de Vaumurier fut construit vers 1900 par M. et Mme Eudelin originaires de Normandie. Il fut racheté en 1934 par M. Delagrange et le Docteur Besançon, propriétaires des laboratoires Delagrange. Son tennis fut installé sur l’ancien emplacement du château de Luynes.
Pendant la guerre de 1939/1945, le « château » servit de maison de repos pour les officiers allemands blessés sur le front russe.
Une fontaine qui a été réhabilitée se trouve à l’entrée du château.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
Le Chemin vert*,
le long du mur du manoir de Vaumurier.
La poésie du Chemin vert
Du plateau de La Brosse, descendue
La rivière « la Misère »
Par le Chemin vert est attendue.
Si son cours est canalisé
Le Chemin vert gardait sa liberté :
Cavaliers, randonneurs,
En avaient la primeur,
Promeneurs en poussette ou à vélo,
En étaient les héros.
C’est alors que Béton-Bitume en tandem,
S’empara des lieux qu’on aime.
Hélas ! Trois fois hélas !
Ce fut la caillasse.
Mais « la Misère » poursuivit un parcours loyal
Pour rejoindre « le Rhodon », au bord des ruines de Port-Royal,
En traversant le marécage des castors,
Sans leur faire de tort.
« le Rhodon », comme chacun peut le voir,
Se jette dans « l’Yvette » et celle-ci sans espoir,
Dans « la Bièvre » souterraine
Qui n’en demeure pas moins Reine
Car elle arrose la Manufacture des Gobelins,
Lui fournissant l’eau dont elle avait besoin.
Puis elle débouche sous Paris boulevard de Port-Royal
En un retour aux sources idéal.
Ce parcours temporel
S’est doublé d’un parcours spirituel
Qu’aucune digue ne peut endiguer,
Qu’aucun mur ne peut murer,
Qu’aucune porte ne peut fermer,
Qu’aucun dictateur ne peut bloquer.
La marche vers Port-Royal
Et les Pensées de Pascal,
Depuis quatre siècles se poursuit
Malgré les oppositions qu’elle essuie.
La primauté de la conscience individuelle,
Le respect de la dignité humaine,
Veulent nous donner des ailes
Pour abolir la haine
Et apporter l’universalisme
Quand règne l’égoïsme.
Oui, le Chemin vert est le chemin de l’Esprit :
Il ne peut pas être détruit.
(Jean-Marie Nathan-Hudson - Vaumurier le 20 septembre 2015)
* Chemin vert : chemin emprunté par les troupeaux de moutons.
Oratoire de la source de Vaumurier
La Vierge porte en général l'Enfant sur le bras gauche, exception dans l'église de Saint-Lambert la Vierge porte l'Enfant sur le bras droit ! (Les Vierges noires portent souvent l'enfant sur le bras droit)
(Photo Louis Couturier)
Manoir de Vaumurier
St-Lambert - Postées en 1905 - Panorama et vues de l'entrée du Manoir de Vaumurier, architecture Touquettoise.
Le hameau de La Brosse
1791/92 : vente des temporels des Dames de Saint-Cyr et de la commanderie de La Brosse comme Biens Nationaux.
(Note de Louis Couturier)
L'Eglise
Edifiée vers 1207à l'emplacement d'une Chapelle du Xème siècle dédiée à Saint-Blaise, elle fut agrandie à la fin du XVème et consacrée en 1538 à Saint-Lambert, Evêque de Liège.
En 1958,l'Eglise fut entièrement restaurée et dotée de vitraux contemporains dus au Maître verrier Lorin (de Chartres).
St-Lambert - Postée en 1903 - Eglise consacrée à Saint Lambert, construite en 1538 à l'emplacement d'une Chapelle consacrée à Saint Blaise.
St-Lambert - Plan vers 1950 - Eglise Paroissiale Saint-Lambert et Saint-Blaise
L’Eglise - Monument historique inscrit
Vers la fin du Xème siècle, s’élevait une simple chapelle dédiée à Saint-Blaise de Véroli appelée « chapelle à Bireau » ; elle occupait l’emplacement de l’actuel chœur. Sous l’impulsion des abbés de Bourgueil et des seigneurs de Montlhéry la chapelle à Bireau fut en 1207 remplacée par un édifice dans le style du XIIème siècle.
C’est à la même époque, en 1204 qu’une petite communauté de religieuses s’installa dans un vallon tout près de Saint-Lambert pour y fonder l’abbaye de Port-Royal des Champs.
Edifiée en pierres meulières, l’église fut à la fin du XVème siècle agrandie d’une travée accolée à la nef et communiquant par deux arcs brisés. La charpente fut refaite, on ajouta des voûtes sur croisées d’ogive.
L’église fut consacrée en 1538 à Saint-Lambert, évêque de Liège.
La nef gothique dans un ensemble de type roman est précédée d’un porche appuyé sur de robustes contreforts et surmonté d’un clocher pignon peu élevé coiffé de tuiles plates. Une petite porte romane est conservée sur la façade nord. Les importants travaux du XVème siècle furent motivés par l’afflux de pèlerins venus prier la Vierge à l’Enfant en pierre polychrome du XIVème siècle vénérée sous le vocable de « Notre Dame de vie ». La cuve baptismale provient de Port-Royal, elle a remplacée une cuve de pierre posée sur un gros pilastre.
La cloche « Gabrielle » de 1780 tient son nom de sa marraine Gabrielle de Mornay de Montchevreuil, supérieure des dames de St Louis à St Cyr ; le parrain est l’évêque de Chartres, Jean-Baptiste de Lubersac, premier aumônier de Madame Sophie de France, fille de Louis XV.
En 1958, l’église fut entièrement restaurée et dotée de vitraux contemporains dus au maître verrier Lorin (de Chartres). A cette occasion, la lanterne des morts que le père de Maria, haute figure locale avait installée sur une colonnade en meulière fut enlevée à la demande des Bâtiments de France.
Le cimetière - Monument historique classé
Saint-Lambert est une des rares communes à avoir conservé son cimetière autour de l’église, en haut du village.
Dans le cimetière, se trouve le Carré de Port-Royal, reconnaissable à la stèle de granit où se lit l’inscription : « Ici furent enfouis après avoir été transportés par des tombereaux les restes des religieuses et des Solitaires qui reposaient à Port-Royal – Janvier 1712. Pater dimitte illis (Père, pardonnez-leur). Il s’y trouve sans doute plus de 3000 corps en comptant ceux du cimetière des religieuses à l’intérieur du cloître et ceux du cimetière extérieur à la clôture dans lequel avaient été enterrés les Messieurs les Solitaires ainsi que des prêtres ou des laïcs, proches de Port-Royal.
D’autres corps furent transportés à Paris, à Palaiseau, à Magny où se trouvent d’anciennes pierres tombales du cimetière de l’Abbaye.
A côté du Carré de Port-Royal se trouve la tombe de Louis Silvy qui acheta et aménagea les ruines de l’abbaye au XIXème siècle.
Dans l’allée qui mène à l’église une croix porte une seule inscription :
« A la personne humaine ». Elle fut élevée en 1944, en souvenir de ceux qui ont souffert pendant la deuxième guerre mondiale, notamment dans les camps de concentration, sans distinction de race, de nationalité, de religion.
Personnalités enterrées dans le cimetière de Saint-Lambert :
Louis Silvy – 1760-1847, admirateur des Jansénistes, fondateur des Ecoles Chrétiennes, acheta les biens de l’Abbaye de Port-Royal.
Vicomtesse d’Aurelle de Paladines– 1846-1933, née Françoise Reversat-Marsac, dernière Solitaire de Port-Royal, y mourut en odeur de sainteté et est enterrée au cimetière au pied du "Carré de Port-Royal".
Père Démaria– 1880-1947, dit Père Hildebrand, missionnaire capucin, prédicateur de grande renommée, se retira à Saint-Lambert comme curé du village.
Louise Faure-Favier– 1870-1961, femme de Lettres, habita de longues années à Vaumurier, y écrivit de nombreux articles sur Port-Royal, publiés par le Mercure de France. Officier de la Légion d’honneur, elle fut également une pionnière de l’aviation française, en tant que femme pilote, amie des plus grands pilotes, artistes et poètes de son temps (Jean Mermoz, Marie Laurencin, Guillaume Appollinaire, etc.).
Michel Doiteau– 1924-2014, moine bénédictin, co-fondateur du Prieuré Saint-Benoît en 1964 et curé pendant 40 ans de la paroisse de Saint-Lambert-des-Bois.
Le Prieuré Saint-Benoît
Restaurer la vie monastique
dans le vallon de Port-Royal
Donation de Mme Fernande Rateau dans les années 1957, en faveur des moines bénédictins, d'une parcelle forestière importante, en zone Espace Boisé Classé.
En 1963, ces moines bénédictins mettent en œuvre un projet de fondation monastique situé à proximité des ruines de l’abbaye de Port-Royal-des-Champs. Ils se voient offrir une vingtaine d’hectares de bois pour y bâtir un monastère, lieu de prière retiré dans la forêt. D’abord sous la tente, les trois moines vivent dans des conditions d’extrême dénuement. Rapidement, des aides viennent de toute part et en 1964, un premier bâtiment sort de terre (aujourd’hui la porterie).
Ces bénédictins voulurent que leur petite communauté se doublât d’un centre culturel qui vit le jour en 1972-73 avec 50 chambres, des salles de réunion et un restaurant. Le centre Port-Royal, ouvert sur le monde extérieur est un lieu d’accueil qui organise des séminaires d’entreprise.
En 1983 le « Centre Culturel Le Prieuré » devint « le Centre Port-Royal ».
Le monastère proprement dit fut construit en 1986-1987 : un bâtiment traditionnel avec une chapelle dans le style de l’église de St-Lambert, un cloître et 12 cellules qui se cachent dans les bois.
Depuis 2006, une petite fraternité assomptionniste a pris le relais du projet. Ils s’occupent de la paroisse et accueillent sur ce site des petits groupes et des scouts.
(Notices de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
St-Lambert - Eglise avant sa rénovation de 1958 - Photos des archives départementales
St-Lambert - Cartes postales de l'Eglise avant sa rénovation de 1958, et après sa rénovation début des années 60
St-Lambert - Carte postale de l'Eglise avant sa rénovation de 1958, Clocher avec un essentage en bois à claire voie des 3 faces de sa façade - Carte postale postée en 1969, rénovation de son Clocher avec un essentage fermé en bois des 3 faces de sa façade.
Lieu de prières, lieu de musiques baroques
La Vierge et l'Enfant dans l'église de Saint-Lambert
La Vierge porte en général l'Enfant sur le bras gauche - le côté gauche est souvent associé au côté du cœur, donc à la miséricorde -exception à l'église de Saint-Lambert la Vierge porte l'Enfant sur le bras droit ! (Les Vierges noires portent souvent l'enfant sur le bras droit)
Eglise de Saint-Lambert-des-Bois
Dessins à l'encre de chine de Mlle Chistiane Rogelet,
habitante du hameau de La Lorioterie Milon-la-Chapelle.
1949 - 1961 - 1969
CARRE de PORT-ROYAL
Fosse commune surmontée d'un monument de granit. Y furent déposées, en 1711-1712, au moins 3000 dépouilles : les restes des Solitaires et des Religieuses qui reposaient au cimetière de Port-Royal des Champs.
Ont échappé à cette fosse les dépouilles qui avaient été réclamées par leurs familles.
(Note de Louis Couturier)
Ossuaire des Religieuses et des Solitaires
SILVY Louis
Conseiller du roi, écuyer, ancien auditeur de la Cour des Comptes (1760 - 1847). Il se consacra à la sauvegarde des ruines de Port-Royal, il fit assécher l'étang. Il vécut près du vieux colombier de 1824 à 1847. il fit don du pensionnat Saint-Lambert pour servir d'école.
(Note de Louis Couturier)
La Vicomtesse d'Aurelles de Paladines
La " dernière solitaire " de Port-Royal, enterrée près de l'ossuaire, morte en 1933 à 87 ans après s'y être retirée entre le Colombier et le moulin à partir de 1898.
(Note de Louis Couturier)
A la mémoire du Révérend Père DEMARIA (1871 - 1947)
Curé de Saint-Lambert de 1931 à 1947.
A droite, sa tombe.
Au centre, la Croix qu'il fit élever " A la personne humaine " en 1944.
Dessin de Mlle Christiane ROGELET,
habitante de la Lorioterie, hameau de Milon-la-Chapelle.
Le père DEMARIA curé de St-Lambert, une Figure de St-Lambert.
Le Père DEMARIA livrant du bois aux Vieux du Village en 1943 - Photo de Odile FERNANDEZ.
La beauté du patrimoine architectural,
héritage du passé !
Aquarelles d'Alice FARDEL, année 1915,
l'Eglise, la Mairie, la Ferme et le Moulin de Fauveau,
et la Vallée du Rhodon.
L'Eglise,
qualité de l'architecture médiévale !
Une très belle mairie "de poche"
Qualité de l'Architecture publique au XIX siècle !
"La qualité de l'Architecture nous fait la vie meilleure"
Revue en 2005 avec une extension de deux bureaux ...
Architecte Charles Brouty
La qualité du paysage de la vallée
dans cette magnifique aquarelle
Les prairies "Champtier de Launay" de Saint-Lambert-des-Bois,
et "La Poufille" de Milon-la-Chapelle,
offraient un champ de vision sur un paysage ouvert de prairies pâturées.
Changement dans le paysage de Saint-Lambert, spécifiquement le boisement d'un fond de vallon entre les prairies de Launay et La Poufille dans les années 1970.
L'origine a été la construction scandaleuse d'une habitation sans permis de construire sur la commune de St-Lambert avec boisement de sa parcelle pour l'oubliée, et les petites parcelles pâturées voisines laissées à l'abandon auront contribuées aussi à ce boisement.
Le Moulin de Fauveau,
Milon-la-Chapelle.
L'abandon de parcelles pâturées a permis à la forêt de se développer.
La Ferme et le Moulin de Fauveau,
Milon-la-Chapelle.
Lors des 1260 tonnes de bombes larguées sur la gare de triage de trappes, en mars 1944, par 261 Halifax de la Royal Air Force, le premier grand raid aérien visant des installations ferroviaires en France dans le cadre des frappes préventives destinées à préparer au mieux le Débarquement (lhistoireenrafale.lunion.fr), l'une d'elles a détruit la ferme de la famille Rougé.
Le bourg du village de Saint-Lambert
Aquarelles d'Alain Trémon de 2020
Aquarelles d'Alain Trémon - Le bourg du village de Saint-Lambert.
Le chemin de Racine à travers les prés de Fauvaux
de Saint-Lambert
Pastel de Mlle Christiane Rogelet de 1960
Jusqu'à la fin du XVIIe siècle la paroisse s'appelait Germainvile (aujourd'hui village de Saint-Lambert-Des-Bois) dans les archives départementales des Yvelines et de l'ancien département de Seine-et-Oise.
Depuis le IVe siècle, l'église était dédiée à Saint Blaise de Veroli, elle ne fut consacrée à saint Lambert qu'en 1538 et pourtant Ernest Nègre et Hippolyte Cocheris l'attestent sous la forme Sanctus Lambertus dès le XIIIe siècle vers 1205, sans citer leurs sources.
La commune tiendrait son nom de Saint Lambert, apôtre de la Belgique.
En bas du coteau le bief "Ruisseau de Port-Royal".
La Lorioterie, le chemin de Racine au pastel
de Mlle Christiane Rogelet de 1959
Christiane Rogelet, habitante du hameau de La Lorioterie, militaire, peintre et écrivain à laquelle nous devons " Port-Royal en notre temps " publié en 1969 avec un avant propos de Robert ARON. Elle y évoque avec tendresse les chèvres de Marie " Culotte " la dernière fermière de Port-Royal et la vicomtesse d'Aurelles de Paladines la " dernière Solitaire de Port-Royal " morte en 1933 à 87 ans après s'y être retirée entre le colombier et le moulin, à partir de 1898 (elle est enterrér à Saint-Lambert près de l'ossuaire).
(Note de Louis Couturier)
ROGELET Christiane (1907-1986) est une figure notable pour son implication dans l'histoire de Port-Royal et son lien avec le chemin de Jean Racine.
Passion pour Port-Royal :
Elle a consacré une part importante de son travail à l'étude et à la préservation de la mémoire de l'abbaye de Port-Royal-des-Champs.
Son intérêt pour ce lieu historique se manifeste à travers ses écrits, ses pastels, ses aquarelles et ses dessins à l'encre de Chine, les voir ici.
La délicate harmonie de corail et de miel
de murs des clôtures en façade grâce à la meulière omniprésente
et les affleurements de sables de fontainebleau.
(Observation de Louis Couturier)
Le chemin de M. Racine
Jean Racine (1639-1699)perdit très jeune ses parents. Grâce à sa grand-mère et à une de ses tantes religieuses à Port-Royal il fut élevé dans les Petites Ecoles.
Son éducation fut confiée, dès 1646 à Antoine Le Maître. Il était peut-être parmi les quatre garçons encore présents aux Granges en juillet 1647.
Les garçons étaient répartis pargroupes de quatre ou cinq sous la responsabilité d’un maître particulier : Claude Lancelot, Pierre Nicole, Pierre Coustel, François Framery ou Thomas Guyot. L’enseignement leur était dispensé à partir d’auteurs de l’antiquité, véritable pari de l’humanisme dévot, cherchant à accommoder l’esprit de la Renaissance et le catholicisme post-tridentin. Il y apprit le grec, le latin, la géographie, l’arithmétique, la grammaire, la poésie et les langues vivantes (italien –espagnol). En 1653, il fut envoyé au collège Pastour à Beauvais puis à celui de Clermont en 1657.
En 1661, Nicolas Vitard, intendant du duc de Luynes au château de la Madeleine à Chevreuse demanda à son neveu Jean Racine âgé de 22 ans de superviser les travaux de rénovation du château.
Racine s’ennuyait ferme ; l’impression de captivité était si forte qu’il datait ses lettres de « Babylone ». Pour se distraire, il descendait 2 ou 3 fois par jour au « cabaret du Lys » qui existe encore au n°3 rue Lalande.
Il aimait se rendre à l’abbaye de Port-Royal, avec laquelle il avait gardé des liens forts, par le chemin qui prendra son nom en 1939.
Le chemin fut inauguré à l’occasion du tricentenaire de sa naissancepar Albert Lebrun. De petits extraits de ces œuvres poétiques de jeunesse parsèment la balade au gré de 7 bornes offertes par le Touring club de France.
Après s’être éloigné de Port-Royal pendant 10 ans et avoir rompu avec les Solitaires, Racine se réconcilia et devint l’un des plus fidèles défenseurs de l’abbaye persécutée par Louis XIV ; il rédigea un Abrégé de l’histoire de Port-Royal. Il y sera enterré à sa demande en avril 1699 puis son corps sera déplacé le 1er décembre 1710 à Paris dans l’église Saint-Etienne-du-Mont aux côtés de Pascal.
Lettre de Jean Racine du 27 janvier 1661écrite de « Babylone » où il se considérait en exil :
« Je vas au cabaret deux ou trois fois le jour. Je commande à des maçons, à des vitriers et à des menuisiers qui m’obéissent assez exactement, et me demandent de quoi boire quand ils ont fait leur ouvrage. Je suis dans la chambre d’un duc et pair : voilà pour ce qui regarde le faste. »
La chambre en question devait se trouver dans le logis seigneurial du château de Chevreuse, plusieurs fois remanié par la suite et finalement détruit en 1988.
(Notice de Francine Lutz ancienne Directrice de l'école)
De Chevreuse à Port-Royal,
le chemin le plus célèbre et le plus fréquenté du Parc
est le chemin dit de Jean Racine :
Ce chemin a été inauguré le 30 juin 1939 en présence du Président de la République, Albert Lebrun et de Jean Zay, Ministre de l'Education, à l'occasion du Tricentenaire de la naissance de Jean Racine, avec le concours d'artistes de la Comédie française et de l'Opéra.
Il emprunte cind chemin anciens :
- le chemin du Trou Hibou à Chevreuse, par le carrefour de la Madeleine et du Roi de Rome.
- la sente de Launay
- le chemin de Fauveau à la Lorioterie
- le chemin de la Lorioterie
- le chemin de Port-Royal à Magny, dit aussi le chemin du Vieux Pavés jusqu'à la porte de Longueville
Il est balisé : sept bornes offertes par le Touring-Club de France jalonnent le parcoursde 4 kilomètres maintes fois emprunté par Jean Racine, à travers un paysage varié " plein de charmes et d'attraits " d'un bout à l'autre évoqués par des citations tirées des " Odes " écrites en 1656 par le jeune versificateur :
Borne I, Port-Royal
Saintes demeures du silence,
Lieu pleins de charmes et d'attraits.
Borne II, les Mollerayes
C'est sous ces épaisses feuillées,
Qu'on voit les petits oiseaux.
Borne III, la Lorioterie
C'est dans ces campagnes fleuries,
Qu'on voit mille troupeaux errants.
Borne IV, le hameau de Milon
Cest là qu'on entend le murmure,
De ces agréables ruisseaux.
Borne V, le moulin de Fauveau
C'est là qu'en nombreuses allées,
L'on voit mille saules épais.
Borne VI, les bois de Saint-Lambert
Là, l'on voit la biche légère,
Là le chevreuil champêtre et doux.
Borne VII, les bois de Chevreuse
Je vois les tilleuls et les chênes,
Ces géants de cent bras ornés.
D'autres chemins attendent les randonneurs :
Le chemin de Champfailly qui permet de gagner Villeneuve ou Gomberville par la Sablière et de respirer l'odeur des buis comme par le chemin de la Butte des Buis à partir de Port-Royal.
Le chemin de la Ravine, de Milon aux étangs de Romainville.
Un nouveau venu : le chemin de la Salamandre accessible à partir de la route de la Madeleine, ex-chemin de l'Heureux retour, au sommet du pendant qui surplombe Milon.
(Notice de Louis Couturier)
Milon-la-Chapelle - Vue sur la Vallée
Carte postée en 1952
- La Grande Prairie de Milon.
- La Prairie de Milon sous le Buisson,
carte postée en 1923.
- La Vallée du Moulin Tournay, bergères, vaches et
chien assis dans le chemin de la prairie.
Haras de Moulin - Tournay,
postée en 1910 sur la carte Vallée du Moulin Tournay.
Prairie de La Poufille
Photo 2016
Une fin de journée d'été, un apéritif au bar (photo 2018)
Prairie de La Poufille(photo PNR)
Cette zone est repertoriée dans l'inventaire des zones naturelles
d'interêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
Vues panoramiques début 1900 dont une colorisée
Vue panoramique des années 60
Le château de Milon,
de caractère rural.
Historique du Château
De style Louis XIII, le château de Milon-la-Chapelle a été bâti au XVIIe siècle par les de Besset. Le corps principal est flanqué d’un pavillon sur sa gauche. L’ensemble est ajouré par de nombreuses fenêtres de belles dimensions qui viennent éclairer la façade. Environnée de plus de 350 hectares, de bois pour la plupart, la seigneurie fut acheté par le général de Kalb et son épouse Émilie le 6 septembre 1768 à Nicolas Pierre de Besset et à son épouse Marie-Anne Le Roy.
Nicolas Pierre de Besset, premier commis aux Affaires étrangères, était fils d’Henri de Besset, premier commis de la Maison du roi.
Cette famille, originaire de l’Ardèche, était présente à Milon depuis 1589.
(Note de Xavier Soulange-Teissier)
Besset de, seigneurs de Milon et de la Chapelle jusqu'en 1764. Seigneuries réunies en 1589. Henri de Besset, Inspecteur des Beaux-Arts, Contrôleur des bâtiments et membre de l'Académie des Inscriptions et des Médailles écrivit une relation, fort estimée de son temps, des campagnes de Rocroi et de Fribourg (1643 et 1644). Il mourut en 1693. Son fils Henri de Besset, fut Conseiller du roi au Parlement de Metz, Secrétaire du Conseil de la Marine (1748). La Seigneurie de la Chapelle-Milon fut ensuite possédée par Daniel-Henri de Besset, Conseiller, Intendant de Saint-Domingue, et par Nicolas-Pierre de la Chapelle, Chef du Bureau des Affaires Etrangères. En 1764, la terre de Milon fut achetée par le Baron de Kalb qui l'a transmise à M. le Comte d'Abzac, son gendre.
(Notice de Louis Couturier)
Le Château XVIIème / XVIIIème siècle
Milon-la-Chapelle - XVIIème / XVIIIème siècle le Château d'Abzac.
Film complet : LA SENTINELLE ENDORMIE 🇫🇷 Comédie de 1965 avec avec Pascale AUDRET -Francis BLANCHE - Michel GALABRU... Résumé Mai 1812 : les troupes...
PHILIPPON, René (1869 - 1936) Le comte, collectionneur et mécène qui reçut à Vertcoeur, le poète René Toulet, les Pitoeff, Colette, Jean Cocteau, Francis Carco, Charles Richet, Gaston Maspero, Antoine Bourdelle, Conrad Kicker, François de Breteuil, Odilon Redon, Florent Schmitt, Paul Claudel, Firmin Gémier, André Dunoyer de Ségonzac
Château de Vertcoeur -Carte postée en 1954
Emilie de Lapérouse épouse de René Philipon
Chapelle Notre-Dame-de-la-Salette de Suresnes
Château de Vertcoeur
Fondation Anne de Gaulle, photos années 70
Yvonne de Gaulle, Présidente du Conseil d'Administration de la Fondation Anne de Gaulle de 1945 à sa mort en 1979.
George Pompidou, Trésorier de la fondation
Cartes postales anciennes des intérieurs du château de Vertcoeur
l'Eglise( Plan Terrier de Milon 1786 "bute notre-Dame").
« Sur la rive gauche du Rhodon, s’élève la chapelle humble et modeste, mais dont le clocher qui porte les prières à-Dieu, domine le vallon »
Baron Frédéric de Reiffenberg - Au Presbytère, à Milon-la-Chapelle, septembre 1876
Milon-la-Chapelle - Vue de la butte Notre-Dame, l'Eglise ( Plan Terrier de Milon 1786 "bute notre-Dame" ).
La petite église de Milon
Une première chapelle est construite au XIIe siècle par Milon de Chevreuse, puis remplacée par cet édifice, au XVIIIe siècle. Avant le regroupement des deux hameaux de Milon et de la Chapelle (chacun d’un côté du Rhodon), les habitants de la Chapelle s'y rendaient pour les offices, alors que ceux de Milon allaient à Chevreuse.
Composée en 1902 par le compositeur Paul Delmet sur un poème de Jacques Fallot, "la petite église" est la dernière romance de Delmet, son testament peut-être...
La petite église, vous êtes si jolie, chantée par Jean Lumière.
La grosse clé ancienne, en fer forgé, de la porte de l'église.
Taille réelle
26 mai 1910 prêt de l'harmonium à soufflet
Victor Mustel à l'Eglise
Tableau de la Vierge
peinture à l'huile datée 1855
Bas-relief en plâtre,
oeuvre du sculpteur Georges Sampique,
ami du Comte René Philipon
L'Eglise Notre Dame de l'Assomption
La 2ème carte postale a été postée en 1907
Eglise et Presbytère,
Aquarelle peinte fin des années 40 par Micheline Aynaud
L'Eglise Notre Dame de l'Assomption et la Vierge à l'Enfant dans la niche de la façade lors de sa rénovation,et le toit du Presbytère avec sa petite lucarne de grenier.
Aquarelle peinte en 2008 par Janine Dumez
Vierge à l'enfant de la façade
La Vierge porte en général l'Enfant sur le bras gauche - le côté gauche est souvent associé au côté du cœur, donc à la miséricorde -exception à l'église de Saint-Lambert la Vierge porte l'Enfant sur le bras droit ! (Les Vierges noires portent souvent l'enfant sur le bras droit)
La délicate harmonie de corail et de miel
de murs de façades grâce à la meulière omniprésente
et les affleurements de sables de Fontainebleau.
(Observation de Louis Couturier)
Aquarelle peinte en 1983
La croix de Vie du cimetière
Elle symbolise l'immortalité et la vie éternelle.
Rosace de la croix dite" Bretonne ", elle daterait du XIVe siècle.
Elle représenterait un arbre de Vie et symboliserait la Vie plutôt que la Passion, le lien entre ici-bas et le ciel, la cène (à cause des 13 pétales de la rosace) et la trinité (3 pointes à chaque bras).
Jean Lumière, Vol. 1 " Chansons françaises des années 1900 " (Album complet) ▼▼▼ Cliquez sur le lien " PLUS " ci-dessous pour voir la liste complète des titr...
La géographie en 1791.Extraits de Sauvegrain n°20 octobre 1990.
Une série de cartes postales des 5 Moulins de Milon-la-Chapelle.
Ils ont été réalisés au XV et XVI siècle, en exploitant la différence du niveau des eaux de 19 m entre la Lorioterie et le Moulin de la Machine.
Les fonds de vallée sont totalement cultivés en prés ou terres de labour, les pentes sont en vignes ou prés au-dessus de la Lorioterie et de la Butte aux Vignes.
En 1791, les cinq moulins, les nombreuses granges à foin (une vingtaine) et les prés de cette verte vallée sont la richesse de la commune de " Milon-la-Chapelle "
La Gazette de Milon - Les Biefs et les Moulins de Milon.
Levé topographique XVIII siècle
Mais où sont les moulins à eau d'antan ?
L'enquête de l'an X, cite 9 moulins " faisans de blé farines " sur le Rhodon
- 1 à Magny : Port-Royal
- 1 à Saint-Lambert : Gremainville
- 5 à Milon: Fauveau, Tournay, Milon, La Mare et La Machine
- 2 à Saint-Rémy : Rhodon et Tournoy
Tous actuellement désaffectés après avoir été consacrés à l’effilochage (La Machine et Rhodon), à la corderie (Rhodon) ou à la production d’électricité (Rhodon et La Machine) et à la minoterie (Fauveau) jusqu’en 1939.
A quand des hydroliennes sur le Rhodon dont la force motrice est inutilisée, la « ceinture de cristal » n’a pas dit son dernier mot.
L'étang du Moulin (Moulin de la Machine), un moulin à petits sacs:
"Site pittoresque recommandé aux artistes et
aux amants de la nature"
Le Moulin de la Mare
Ludovic d'Abzac, ferme du Moulin de la Mare,
sur sa faucheuse à barre de coupe.
Façons de dire et façons de faire dans la vallée
Au grès des mots (plus de 200) courants dans les inventaires, les baux et les prisées des fermes et moulins de Port-Royal, de Milon, de Rhodon, de Beauregard, de Villeneuve, de Romainville ou des Grans Prés, on peut faire résurgir des façons de faire et des façons de dire souvent propres au monde rustique de la vallée de Port-Royal.
Les ustensiles, les outils, les vêtements qu'ils évoquent ont pris le chemin des débarras, des musées ou des braderies. Ils constituent un patrimoine précieux du monde paysan, celui que connut Cyrano de Bergerac (du " Pédant joué " de 1654 et du paysan qui y est présenté), d'Arthur Young (lors de sa traversée du Hurupoix en mai 1787), des peintres de la vallée de Chevreuse (Fernand Quignon, Corot, Bracassat ... ), de François Maspero (le chat " des sourires du chat " à la Libération), de Robert Aron en 1968, qui croyait retourner en vieille France, celle de Pascal, à l'occasion de ses séjours dans la ferme enfumée de Port-Royal.
(Note de Louis Couturier)
Le Moulin de la Mare.
Le Moulin de Milon
3ème carte postée en 1911.
Autant d'anciens paradis pour les cypresis bâtards, les dystiques et les petits batraciens (grenouilles, reinettes vertes, tritons crêtés, salamandres).
(Louis Couturier)
Le Moulin de Milon - 3ème carte postée en 1911.
Le Moulin de Milon
Haras de Moulin Tournay
Le Moulin Tournay
Autant de refuges pour le fluteau nageant, la littorelle à une fleur, ou la pilulaire à globule !
(Louis Couturier)
Le Moulin Tournay - La 3ème carte a été postée en 1927
Le Moulin Tournay.
Le Moulin à Fauvaux,
minoterie jusqu'en 1939.
Carte des chasses de Cassini de 1715: Moulin de Fauviat
La Grange et Ferme à Fauvaux
Autant d'oasis pour les bruants des roseaux, les pipits farlouse, les locustelles, les libélulles jaunes et noires, ou les lucanies des roseaux !
(Louis Couturier)
Article sur les Moulins de Milon la Chapelle
paru dans sa gazette n° 14 Automne - Hiver 2014, voir ici.
Milon-la-Chapelle - Moulin, Grange et Ferme à Fauvaux
Que de chantiers en perspectives pour les autorités du PNR !
Que de découvertes à venir pour les promeneurs !
(Louis Couturier)
Brochure Syndicat de la Rivière d'Yvette 24 pages
Ordonnance Royale de 1832 sur le régime des eaux,
modifiée en 1933
Aujourd'hui Syndicat intercommunal pour l'aménagement hydraulique de la vallée de l'Yvette (SIAHVY), crée en 1945.
Il regroupe actuellement 38 communes riveraines. Il est chargé de l'entretien de la rivière et des bassins de retenue. Il est chargé de la préservation des écosystèmes et veille à la qualité de l'eau.
En 1847 le Rhodon était appelé
la rivière de Saint-Lambert.
- Plan de la rivièrede Saint-Lambert dressé le 28 Août 1848
- Plan de nivellement de la rivière de Saint-Lambert au moulin de
Milon du 7 Août 1844
- Moulin de Tournay sur la rivière de Saint-Lambert - Règlement de
1874
- Calque "Le Moulin Tournay"
- Le syndicat intercommunal pour l'aménagement hydraulique de la Vallée de l'Yvette (SIAHVY) création en 1945
A l'époque des moulins, la rivière était appelée le bras usinier des moulins, les moulins étaient appelés usines.
Au XVII siècle, la longère du Taupier du Roi Soleil.
Des paysages ouverts de la vallée et ses côteaux
avant les années 50
Ils étaient maintenus ouverts grâce à une activité
maraîchère et d'élevage de bovins.
Les boisements sont apparus avec la fin des activités pastorales, première conséquence négative:
- La fermeture des paysages de la vallée, entraine une deuxième conséquence négative,
- le développement de l'humidité dans les sols par la présence des arbres, et dans l'air, maintenue par la présence de brouillards qui ne sont plus chassés par l'air qui circulait en fond de vallée ouverte, et dissipés par le rayonnement solaire qui réchauffait l'air.
Vue de la terrasse du Bon Acceuil,
la maison du " Taupier du Roi Soleil ",
aujourd'hui la terrasse du restaurant Sauvegrain.
Le Petit Milon - Carte postée en 1951
Le Petit Milon,
manoir construit vers 1881
2ème carte postée en 1908
Milon-la-Chapelle - Le Petit Milon - 2ème carte postée en 1908.
Milon-la-Chapelle - Le Petit Milon - 2ème carte postée en 1933
Les Buissons
Le Buisson
1ère carte postée en 1934
Milon-la-Chapelle - Le Buisson - 2ème carte postée en 1934.
Villa Bellevue avant 1946
puis dans les années 50
Carte postale postée en 1957
et 3 photos août 1901
Villa Bellevue
Peinture de Ghislaine Bailly
Carte de Marguerite d'Abzac,
postée en 1913 de la Villa Bellevue
Villa Les Terrasses
Villa Bois de la Vigne
Années 60 - Famille Pierre Lorin
" Le Bouleau ne parle pas comme l'Erable,
ni l'Erable comme le Cerisier ...
Presque tous les Concerts
dont les Oiseaux font musique
sont composés à la louange des arbres "
Cyrano de Bergerac
Vue générale sur le village
Carte postée en 1962
Vue générale aérienne
De la "douce halène des bois" des jacinthes bleues
(observation de Louis Couturier)
" ... un beau soleil qui fait resplendir
un merveilleux paysage"
Carte postée en 1963
Vue générale aérienne en couleur
Vue sur les Coteaux
Carte postée en 1966
Vue sur les Coteaux - Carte postée en 1966
Forêts
Avec l'arrivée du charbon, puis du pétrole, les coteaux forestiers de la vallée se sont densifiés, la forêt a aussi gagné en extension sur les patures des coteaux et des zones humides.
Deuxième cause : la déprise agricole des années 60.
Il en résulte un changement d’écosystèmes (avec sa modification concomitante de biodiversité) du fait du passage de plantes de lumière à des plantes d’ombre, différentes et plus banales.
On dit que le paysage « se ferme ».Ce changement qui se poursuit encore sous nos yeux n’est pas propre à la vallée du Rhodon mais concerne la France entière.
La grande prairie vue du château en 1965
Extrait du film La Sentinelle endormie
Ainsi, le boisement progresse partout en France aux dépens des paysages ouverts, ce qui modifie faune et flore.
Bien loin est le temps où elle a failli disparaitre en Europe, à la fin XVIII siècle !Paradoxalement, c’est le charbon (si décrié de nos jours) qui a sauvée in extremis nos forêts et bois, en fournissant une alternative aux forges et verreries, grosses consommatrices de charbon de bois, en remplaçant le bois de chauffages, en permettant la propulsion marine de bateaux lourds réalisés en fer et non plus en bois …
La véritié est toujours complexe.
(Observation de Xavier Charon ingénieur agronome)
Le hameau du Buisson
La ferme de la mare, des paysages ouverts.
La Fondation Silvy, des paysages ouverts.
Le bas du village, des paysages ouverts.
La vallée, des paysages ouverts.
La vallée était une petite Normandie, les prés, on y trouvait des vaches " grivelées " comme en Normandie et au cours du XVIIIe siècle et du XIXe siècle, on pouvait y trouver 2500 à 3000 arbres à cidre à hautes tiges aux bords des chemins, le long des terres labourables, complantés dans les prés et dans les ouches.
(Notice Louis Couturier)
Collines boisées :
de la "douce halène des bois"
(observation de Louis Couturier)
Le Restaurant - Hôtel
Maison Bonnier
Photo 1901
Milon-la-Chapelle - Le Restaurant - Hôtel, Maison Bonnier - dernière carte Hôtel Restaurant Joly.
Carte année 1920 - Habitation rue des trois cheminées
Sauvegrain, nom d'un laboureur qui, au printemps 1652, avec les paysans de Milon, fait preuve d'un courage exemplaire et fait fuir les troupes de pillards de Louis XIV, campés à Palaiseau, malgré les ravages et massacres qui se perpétuent autour d’eux, mettant en déroute les soldats du roi, allant même jusqu’à protéger les villages voisins.
La résistance paysanne était évidemment beaucoup plus diffuse, elle n'en existait pas moins. De leurs refuges forestiers, les villageois sortaient pour attaquer les soldats isolés. Y eut-il beaucoup de cas semblables à celui de ce laboureur de Milon-la-Chapelle, « grand homme bien pris dans sa taille, assez bien fait », dont Pierre Thomas du Fossé nous a conté l'histoire ? Fatigué des pillages de la soldatesque de tous les partis, il groupa quelques compagnons dans les bois de Chevreuse, les arma et « composa une compagnie de paysans, tous bien armés et très résolus, qui le choisirent pour leur capitaine... Il prit le nom de Sauvegrain, marquant par ce nom même qu'il n'avait dessein que de sauver et les blés et les autres grains de la campagne ». A l'heure du pillage, il attaquait et les voleurs s'en retournaient, « eux mêmes pillez et dévalisez ».
Turenne s'inquiéta de ce mouvement paysan et chargea le duc de Chevreuse, leur seigneur, « de la part du Roy, de donner ordre que ces gens-là se tinssent dans leur devoir et se contentassent d'empêcher qu'on ne les pilla ».
La compagnie des Milonnais devint célèbre dans la région et la chevaleresque duchesse de Chevreuse tint à leur rendre visite dans leurs bois. Sauvegrain lui offrit la collation et les amateurs de pittoresque peuvent rêver à cette rencontre entre la noble héroïne et le paysan devenu homme de guerre.
La campagne terminée, Sauvegrain « rentra sans la moindre peine dans son premier état de laboureur », et Thomas du Fossé affirme l'avoir rencontré, poussant sa charrue.
Nous n'avons malheureusement pas trouvé d'autres exemples de ces groupes d'auto-défense paysanne dans la région étudiée.
L’action collective, des élus de Milon et de l’aavre, a permis de classer le site de la vallée du Rhodon, par arrêté du 1er Ministre le 7 Juillet 1982, pour le défendre de la spéculation et la convoitise des promoteurs immobiliers, et afin d'assurer à ce patrimoine paysager remarquable une protection juridique pérenne.